« Il faut une grande invasion en Afrique qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths. Qu’allons-nous faire lorsque bientôt la domination du monde va tomber entre nos mains. L’heure américaine. » Décidément, M. Caillois est en bonne compagnie. Aérolithe littéraire ? Ce n’est pas une société morte que nous voulons faire revivre. Voire ! C’est à ce malaise, à cette inquiétude, que M . M. Caillois tient la rectification pour nulle et non avenue. Ce frisson d’aise qui vous revigorait les somnolences ! Nous ne sommes pas les hommes du « ou ceci ou cela ». Et n’essaie pas de savoir si ces messieurs sont personnellement de bonne ou de mauvaise foi, s’ils sont personnellement bien ou mal intentionnés, s’ils sont personnellement, c’est-à-dire dans leur conscience intime de Pierre ou Paul, colonialistes ou non, l’essentiel étant que leur très aléatoire bonne foi subjective est sans rapport aucun avec la portée objective et sociale de la mauvaise besogne qu’ils font de chiens de garde du colonialisme. ». Chaque jour qui passe, chaque déni de justice, chaque matraquage policier, chaque réclamation ouvrière noyée dans le sang, chaque scandale étouffé, chaque expédition punitive, chaque car de C.R.S., chaque policier et chaque milicien nous fait sentir le prix de nos vieilles sociétés. Et je ne parle pas de Hitler, ni du garde-chiourme, ni de l’aventurier, mais du « brave homme » d’en face ; ni du S.S., ni du gangster, mais de l’honnête bourgeois. A cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation – donc la force – est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment. Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres : Si nettement, si démentiellement imaginaire, qu’il n’est pas interdit de parler d’ingratitude monstrueuse, selon le type classique du Fidjien qui brûle le séchoir du capitaine qui l’a guéri de ses blessures. Nous sommes en 1950. Pensez donc ! AIMÉ CESAIRE – DISCOURS SUR LE COLONIALISME – TEXTE INTÉGRAL – socialgerie. Si on fait remarquer à M. Mannoni que les Malgaches se sont pourtant révoltés à plusieurs reprises depuis l’occupation française et dernièrement encore, en 1947, M . Et que ce n’est pas de l’effort de ces populations, de leur lutte libératrice, de leur combat concret pour la vie, la liberté et la culture qu’il attend le salut des pays tropicaux, mais du bon colonisateur ; attendu que la loi est formelle à savoir que « ce sont des éléments culturels préparés dans des régions extratropicales, qui assurent et assureront le progrès des régions tropicales vers une population plus nombreuse et une civilisation supérieure ». La « psychologie » de M. Mannoni est aussi « désintéressée », aussi « libre », que la géographie de M. Gourou ou la théologie missionnaire du R. P.Tempels ! Elles entraînent une inégalité de fait. Poursuivant mon analyse, je trouve que l’hypocrisie est de date récente ; que ni Cortez découvrant Mexico du haut du grand téocalli, ni Pizarre devant Cuzco (encore moins Marco Polo devant Cambaluc), ne protestent d’être les fourriers d’un ordre supérieur ; qu’ils tuent ; pillent ; qu’ils ont des casques, des lances, des cupidités ; que les haveurs sont venus plus tard ; que le grand responsable dans ce domaine est le pédantisme chrétien, pour avoir posé les équations malhonnêtes : christianisme = civilisation ; paganisme = sauvagerie, d’où ne pouvaient que s’ensuivre d’abominables conséquences colonialistes et racistes, dont les victimes devaient être les Indiens, les Jaunes, les Nègres. Que si vous trouvez que le traitement appliqué à la névrose malgache a été un peu rude, M. Mannoni, qui a réponse à tout, vous prouvera que les fameuses brutalités dont on parle ont été très largement exagérées, que nous sommes là en pleine fiction... névrotique, que les tortures étaient des tortures imaginaires appliquées par des « bourreaux imaginaires ». ». » C’est du Baudelaire, et Hitler n’était pas né ! Que ce soit tiré d’un livre intitulé : La Réforme intellectuelle et morale, qu’il ait été écrit en France, au lendemain d’une guerre que la France avait voulu du droit contre la force, cela en dit long sur les mœurs bourgeoises. Reviews. Peine perdue ! Plutôt que de travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Ce rappel indispose la Banque d’Indochine. Elles se contentaient d’être. Aimé Césaire. Nourriture ! Où veux-je en venir ? », Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson : « Il est vrai que nous rapportons un plein barils d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis. Vrai ou pas vrai ? De la même manière, un aveugle, un mutilé, un malade, un idiot, un ignorant, un pauvre (on ne saurait être plus gentil pour les non-Occidentaux), ne sont pas respectivement égaux, au sens matériel du mot, à un homme fort, clairvoyant, complet, bien portant, intelligent, cultivé ou riche. Et vous êtes quitte ! C’étaient des sociétés communautaires, jamais de tous pour quelques-uns. Revenons plutôt en arrière. On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique Noire, sévir aux Antilles. Je ne m’étendrai pas sur le cas des historiens, ni celui des historiens de la colonisation ni celui des égyptologues, le cas des premiers étant trop évident, dans le cas des seconds, le mécanisme de leur mystification ayant été définitivement démonté par Cheikh Anta Diop, dans son livre Nations nègres et Culture - le plus audacieux qu’un nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera, à n’en pas douter, dans le réveil de l’Afrique [5]. En attendant, je regarde et je vois, partout où il y a, face à face, colonisateurs et colonisés, la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt et, en parodie de la formation culturelle, la fabrication hâtive de quelques milliers de fonctionnaires subalternes, de boys, d’artisans, d’employés de commerce et d’interprètes nécessaires à la bonne marche des affaires. Et cela, voyez-vous, n’a rien de l’exception. Tout Européen, à un moment de son développement, découvre en lui le désir... de rompre avec ses liens de dépendance, de s’égaler à son père. ou, si l’on préfère, de toutes les manières d’établir le contact, était-elle la meilleure ? Ils assiégeaient le Haut- Commissariat, assurant que, si on leur accordait le sang de quelques innocents, « tout le monde serait satisfait ». Car enfin, M. Yves Florenne en était encore à fignoler des romans paysans, des « drames de la terre », des histoires de mauvais œil, quand, l’œil autrement mauvais qu’un agreste héros de jettatura, Hitler annonçait : Il s'oppose aux actions violentes et criminelles commises dans les colonies, l'exploitation des peuples et le pillage des ressources. Discours sur Ie colonialisme, it appeared just as the old empires were on the verge of collapse, thanks in part to a world war against fascism that left Europe in material, spiritual, and philosophical shambles. M. Caillois, jamais l’idée ne lui est venue d’abréger les jours de ses vieux parents ! On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique Noire, sévir aux Antilles. Personne, que je sache, lorsque M. Albert Sarraut, tenant discours aux élèves de l’Ecole coloniale, leur enseigne qu’il serait puéril d’opposer aux entreprises européennes de colonisation « un prétendu droit d’occupation et je ne sais quel autre droit de farouche isolement qui pérenniseraient en des mains incapables la vaine possession de richesses sans emploi ». Son Discours sur le colonialisme, écrit en 1950, est un véritable pamphlet : c’est un des premiers textes où le poète met son art au service de la cause civile et populaire. Plus de crise sociale ! Mais, attention ! ». Mais de telle réaction surprise, de tel réflexe admis, de tel cynisme toléré. Et ces martyrs ? Discours sur le colonialisme. Le grave est que « l’Europe » est moralement, spirituellement indéfendable. Il est bon qu’on sache comment amorcer le dialogue ; il est indispensable de reconnaître qu’il n’existe plus de solution de continuité entre le monde primitif (entre guilemets) ou arriéré (idem) et l’Occident moderne. Avant tout poète, Aimé Césaire s’est engagé jusqu’à la fin de sa vie (2008) en politique.. [2] Et si ces faits sont vrais, comme n’est au pouvoir de personne de le nier, dira-t-on, pour les minimiser, que ces cadavres ne prouvent rien ? Juridisme ? La malédiction la plus commune en cette matière est d’être la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte. Je n’exagère rien. On parla de l’unité de l’esprit humain ; ce ne fut qu’un rêve. Parmi les nombreuses œuvres d’Aimé Césaire, le Discours sur le colonialisme publié en 1 955 est un pamphlet nticolonialiste, mais on peut aussi parler d’un plaidoyer contre Sni* to View le colonialisme. Bom Dia Boa Tarde. Elle a le mérite d’être simple. » Avec lui les nègres sont sûrs de n’être pas lynchés, les juifs de ne pas alimenter de nouveaux bûchers. Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au Viet-Nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et « interrogés », de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. Que diable ! Et la Banque de Madagascar ? Cet écrivain français originaire des Antilles est l‘un des fondateurs du mouvement littéraire de la Négritude, aux côtés de Senghor, rejetant les effets de la colonisation française notamment sur les cultures africaine et antillaise considérées comme inférieures à la culture française. La différence est que dans son discours il va argumenter ce qu’il dit et son discours et direct il fait réfléchir alors que dans c’est deux autres texte … » Et nous voilà prêts à courir le grand risque yankee. Pour ma part, si j’ai rappelé quelques détails de ces hideuses boucheries, ce n’est point par délectation morose, c’est parce que je pense que ces têtes d’hommes, ces récoltes d’oreilles, ces maisons brûlées. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et tout ira bien. Discours sur le colonialisme (1950 - extrait) Aimé Césaire. On aura compris que la secrète raison de cette impossibilité est que la Basse-Egypte est proche de la Méditerranée, donc des populations blanches, tandis que la Haute-Egypte est proche du pays des nègres.À ce sujet, et pour les opposer à la thèse de Weigall, Il n’est pas sans intérêt de rappeler les vues de Scheinfurth (Au cœur de l’Afrique, t. 1) sur l’origine de la flore et de la faune de l’Egypte, qu’il situe « à des centaines de milles en amont du fleuve ». Logements confortables ! Chut ! Discours sur le colonialisme Aimé Césaire [6 years ago] Téléchargez et profitez Discours sur le colonialisme - Aimé Césaire eBooks Download (PDF, ePub, Mobi) GRATIS, Texte intégral révisé suivi du Petit matin d'Aimé Césaire par René Despestre. Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. Cette utilité serait-elle la seule, elle est immense. Il est donc possible qu’il reparaisse dans l’avenir sous une forme quelconque. La partie la plus troublée des colonialistes de Tananarive comprenait confusément l’essentiel de cette psychologie du sacrifice, et ils réclamaient leurs victimes. Editions PRÉSENCE AFRICAINE, 1955Tous droits réservés, [1] Le Discours sur le colonialisme … d’Aimé Césaire publié pour la première fois par Réclame, maison d’édition liée au Parti communiste français, le 7 juin 1950, avec une préface de Jacques Duclos. Mais, bah ! Et si on la leur donnait, ils ne sauraient qu’en faire.). Author of Discourse on colonialism, Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, Discours sur le colonialisme, Une tempête, Une\Saison au Congo, La tragédie du roi Christophe, Une Tempête Tête du ministre quand il lit cela ! Et c’est le politicien verbeux. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler. Comme c’est commode ! Cela revient à dire que l’essentiel est ici de voir clair, de penser clair, entendre dangereusement, de répondre clair à l’innocente question initiale : qu’est-ce en son principe que la colonisation ? Je veux bien ; ça nous changera de tant de sensationnels navets qui adornent tant de capitales européennes. M. Mannoni a mieux : la psychanalyse. (141 p.) : cartes. les nègres ! Partialité ? ». Five years earlier, in 1945, black people from around the Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Je vois bien celles - condamnées à terme - dans lesquelles elle a introduit un principe de ruine : Océanie, Nigeria, Nyassaland. This version published by Monthly Review Press: New York and London, 1972. C’est qu’il le mérite : il permet de voir gros et de saisir que la société capitaliste, à son stade actuel, est incapable de fonder un droit des gens, comme elle s’avère impuissante à fonder une morale individuelle. Qu’il s’appelle Renan, c’est un hasard. Des aventuriers qui troublent la société européenne, faites un ver sacrum, un essaim comme ceux des Francs, des Lombards, des Normands, chacun sera dans son rôle. Les psychologues, sociologues, etc., leurs vues sur le « primitivisme », leurs investigations dirigées, leurs généralisations intéressées, leurs spéculations tendancieuses, leur insistance sur le caractère en marge, le caractère, Full text of "D iscours sur le colonialisme", AAARGH - Site créé en 1996 par une équipe internationale. En 1950, il publie Discours sur le colonialisme, texte qui oue un rôle considérable dans la prise de conscience des acteurs politiques et culturels de la décolonisation. A poetics of anticolonialism / Robin D.G. Monstruosité ? Aimé Césaire, poète et homme politique, est l'un des fondateurs du mouvement littéraire de la négritude. Aimé Césaire Discours sur le colonialisme Césaire, Cahier--, Discours--Responsibility: Claudine Richard. », Et puis, plus bas, toujours plus bas, jusqu’au fond de la fosse, plus bas que ne peut descendre la pelle, M. Jules Romains, de l’Académie française et de la Revue des Deux Mondes (peu importe, bien entendu, que M. Farigoule change de nom une fois de plus -et se fasse, ici, appeler Salsette pour la commodité de la situation). Variante du décor, mais c’est bien du même monde, c’est bien du même homme qu’il s’agit, dur, inflexible, sans scrupules amateur, comme pas un, « de la viande d’autrui ». Lorsqu’un homme supérieur cesse de se croire supérieur, il cesse effectivement d’être supérieur... Lorsqu’une race supérieure cesse de se croire une race élue, elle cesse effectivement d’être une race élue. » « Monsieur Gourou, c’est très grave ! Et pourtant, par la bouche des Sarraut et des Barde, des Muller et des Renan, par la bouche de tous ceux qui jugeaient et jugent licite d’appliquer aux peuples extra-européens, et au bénéfice de nations plus fortes et mieux équipées, « une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique », c’était déjà Hitler qui parlait ! Elles ne justifient aucunement une inégalité de droits en faveur des peuples dits supérieurs, comme le voudrait le racisme. ISBN: 2708705814 9782708705814: OCLC Number: 489608614: Description: 1 vol. C’étaient des sociétés coopératives, des sociétés fraternelles. Il a tout lu, tout dévoré au contraire. En dehors de ses œuvres d’écrivain, dont Cahier d’un retour au pays natal (1939), La tragédie du roi Christophe (1963), il a écrit en 1950 son important Discours sur le colonialisme. Paris, La Découverte, « TAP / Études coloniales », 2008, p. 159-192. Ceux qui, comme Ramadier, s’en barbouillent - à la Silène - la face ; Fonlup - Esperaber [4], qui s’en empèse les moustaches, genre vieux-Gaulois-à-la-tête-ronde ; le vieux Desjardins penché sur les effluves de la cuve, et s’en grisant comme d’un vin doux. RSS 2.0, 2012 - LIENS ET ADRESSES DE SITES ET DE BLOGS, http://archive.org/details/DiscoursSurLeColonialisme, http://percaritatem.com/wp-content/uploads/2011/05/Cesaire-Discours-sur-le-colonialisme_French.pdf, http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2008/04/17/8855894.html, http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article554, http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_sur_le_colonialisme, 14 MARS 2015 - PARIS SORBONNE- MARX AU XXIè SIECLE : L’IRONIE MARXISTE - LEFEBVRE, POLITZER ET LES AUTRES, PARIS-SORBONNE- 17 FÉVRIER 2015 -SOIRÉE DÉBATS : "ITINÉRAIRES COMMUNISTES", VIDÉO DE LA CONFÉRENCE DONNÉE PAR ALLISON DREW ET PAR ALAIN RUSCIO À LA SORBONNE LE 25 JANVIER 2015 : "LUTTE ANTICOLONIALE EN ALGÉRIE & MOUVEMENT OUVRIER ET DÉMOCRATIQUE FRANÇAIS", PARIS- 16 & 17 JANVIER 2015 : COLLOQUE INTERNATIONAL NICOS POULANTZAS, UN MARXISME POUR LE XXIè SIÈCLE, PARIS - 24 JANVIER 2015 : MARXISME ET LA LUTTE ANTICOLONIALE EN ALGÉRIE. parlons-en des nègres ! Naziv izvornika: Discours sur le colonialisme: Autor: Aimé Césaire: Država: Francuska: Jezik: francuski: Vrsta djela: esej Le texte : Discours sur le colonialisme (1959), Aimé Césaire Mais parlons des colonisés. Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, de cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées. Ces clameurs sauvages ! J’ai honte à le dire : c’est l’humaniste occidental, le philosophe « idéaliste ». Je crois pouvoir le dire. Bon dos Junger et les autres. Ils ne la désirent pas, ils ne la revendiquent pas. L’animal s’est anémié depuis ; son poil s’est fait rare, son cuir décati, mais la férocité est restée, tout juste mêlée de sadisme. Les moralistes n’y peuvent rien. Et le silence se fait profond comme un coffre-fort ! » Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme-là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies, de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne. Muller : « que l’humanité ne doit pas, ne peut pas souffrir que l’incapacité, l’incurie, la paresse des peuples sauvages laissent indéfiniment sans emploi les richesses que Dieu leur a confiées avec mission de les faire servir au bien de tous ». »C’est ce rapport hiérarchique que l’auteur de l’article, un certain M. Piron, reproche à l’ethnographie de détruire. Cheikh Anta Diop : Nations nègres et Culture, collection « Présence Africaine », 1955. Mais, bah ! AIMÉ CESAIRE – DISCOURS SUR LE COLONIALISME – TEXTE INTÉGRAL – socialgerie. Versez cette dévorante activité sur des pays qui, comme la Chine, appellent la conquête étrangère. Pour ce qui est de M. Mannoni, ses considérations sur l’âme malgache et son livre méritent que de lui on fasse grand cas. En tout cas, l’Europe, maîtresse des rites. Le motif ? Quelle générosité, mon Père ! Et c’est là le grand reproche que j’adresse au pseudo-humanisme : d’avoir trop longtemps rapetissé les droits de l’homme, d’en avoir eu, d’en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste. Que disait M. Massis ? Et c’est en cela précisément que réside son châtiment historique : d’être condamnée, y revenant comme par vice, à remâcher le vomi de Hitler. Le Discours sur la Négritude a été prononcé par Aimé Césaire le 26 février 1987 à l’université internationale de Floride, lors de la Conférence hémisphérique des peuples noirs de la diaspora. Fort bien, c’est son droit. Et voici la saisissante unité de tout cela, la persévérante tentative bourgeoise de ramener les problèmes les plus humains à des notions confortables et creuses : l’idée du complexe de dépendance chez Mannoni, l’idée ontologique chez le R. P. Tempels, l’idée de « tropicalité » chez Gourou. Je parle de ceux qui, à l’heure où j’écris, sont en train de creuser à la main le port d’Abidjan. La force du texte repose sur la puissance oratoire du discours. L’Indochine piétinée, broyée, assassinée, des tortures ramenées du fond du Moyen-Age ! ». Aimé Césaire nous expose ses ressentiments sur la colonisation et ses dérives et conséquences sur les peuples opprimés. Ils étaient prêts, même à ce prix, ou plutôt à ce prix seulement, à renverser encore une fois leur attitude. Que devient la Banque d’Indochine dans tout cela ? Et puis de Frobénius ! Pourquoi pas ?Et de ce qu’ont dit, de ce qu’ont vu les premiers explorateurs... Pas de ceux qui mangent aux râteliers des Compagnies ! Or, la vie qui révolte nos travailleurs rendrait heureux un Chinois, un fellah, êtres qui ne sont nullement militaires. Le Discours sur le colonialisme … d’Aimé Césaire publié pour la première fois par Réclame, maison d’édition liée au Parti communiste français, le 7 juin 1950, avec une préface de Jacques Duclos. Par ailleurs, jugeant l’action colonisatrice, j’ai ajouté que l’Europe a fait fort bon ménage avec tous les féodaux indigènes qui acceptaient de servir ; ourdi avec eux une vicieuse complicité ; rendu leur tyrannie plus effective et plus efficace, et que son action n’a tendu à rien de moins qu’à artificiellement prolonger la survie des passés locaux dans ce qu’ils avaient de plus pernicieux. Les Vietnamiens, avant l’arrivée des Français dans leur pays, étaient gens de culture vieille, exquise et raffinée. Et voyez la merveille : d’un côté hors d’Europe, des cérémonies type vaudou avec tout ce qu’elles comportent « de mascarade burlesque, de frénésie collective, d’alcoolisme débraillé, d’exploitation grossière d’une naïve ferveur », et de l’autre - côté Europe -, ces valeurs authentiques que célébrait déjà Chateaubriand dans le Génie du Christianisme : « les dogmes et les mystères de la religion catholique, sa liturgie, le symbolisme de ses sculpteurs et la gloire du plain-chant ». Cela sonne net, hautain, brutal, et nous installe en pleine sauvagerie hurlante. Bescherelle 1: La conjugaison: dictionnaire de douze mille verbes N / A. Hardcover. Le petit bourgeois ne veut plus rien entendre. Elles étaient le fait, elles n’avaient aucune prétention à être l’idée, elles n’étaient, malgré leurs défauts, ni haïssables, ni condamnables. De convenir de ce qu’elle n’est point : ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit ; d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l’ombre portée, maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes. On a en fait renversé, les uns après les autres, les remparts en deçà desquels la civilisation européenne pouvait se développer librement. Ils savent que leurs « maîtres »s provisoires mentent. Barde assurer que les biens de ce monde, « s’ils restaient indéfiniment répartis, comme ils le seraient sans la colonisation, ne répondraient ni aux desseins de Dieu, ni aux justes exigences de la collectivité humaine » ? ». Je parle de millions d’hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse. De là à absoudre les colonialistes altérés de sang, il n’y a évidemment qu’un pas. C’est très précisément cela qui donne une chance à M. Yves Florenne. De la musique africaine. C’est M. Mannoni qui parle : « Suivant des chemins très classiques, ces Malgaches transformaient leurs saints en martyrs, leurs sauveurs en boucs émissaires ; ils voulaient laver leurs péchés imaginaires dans le sang de leurs propres dieux. Bigre, mes chers collègues (comme on dit), je vous ôte mon chapeau (mon chapeau d’anthropophage, bien entendu). Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler. À propos du Discours sur le colonialisme de Césaire Vendredi 17 Avril 2009 Césaire a été un élu communiste, un militant communiste durant une décennie, de 1945 à 1956. Mais alors, je pose la question suivante : la colonisation a-t-elle vraiment mis en contact ? Le progrès est qu’aujourd’hui, c’est le détenteur des « vertus chrétiennes » qui brigue - et s’en tire fort bien - l’honneur d’administrer outre-mer selon les procédés des faussaires et des tortionnaires. Rien ne manquera, pas même le célèbre fardeau de l’homme blanc. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. On dit : « Comme c’est curieux ! Et qui s’indigne d’entendre un certain R.P. Cela se produira même probablement d’une manière inévitable si la solution simpliste n’intervient pas : une seule race supérieure, nivelée par sélection. En soi cela n’est pas grave. A M. Gourou exactement. Que ce soit tiré d’un livre intitulé : La Réforme intellectuelle et morale, qu’il ait été écrit en France, au lendemain d’une guerre que la France avait voulu du droit contre la force, cela en dit long sur les mœurs bourgeoises. Pas une goutte de sang ne sera perdue ! Signe qu’elle se sent mortelle. Et cet argent sanglant qui s’amasse dans vos coffres, messieurs ? Délire d’une imagination malade ? L'Histoire. Quoi donc, sinon la charge du monde ? Il ne s’agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d’en faire une loi. Où veux-je en venir ? | Se connecter | Or donc, M. Caillois à qui mission a été donnée de toute éternité d’enseigner à un siècle lâche et débraillé la rigueur de la pensée et la tenue du style, M. Caillois donc vient d’éprouver une grande colère. La candeur de Léon Bloy s’indignait jadis que des escrocs, des parjures, des faussaires, des voleurs, des proxénètes fussent chargés de « porter aux Indes l’exemple des vertus chrétiennes ». Quoi donc, sinon celle de diriger le monde ? Des empires soudanais ? Pour ma part, je fais l’apologie systématique des civilisations para- européennes. Il ne s’agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d’en faire une loi. Quand l’empire romain, en grandissant, entreprit de conquérir et de détruire ces corps de nations, les sophistes éblouis crurent voir, au bout de ce chemin, l’humanité triomphante dans Rome. «Alors la grande tuerie avait commencé. Ce qui nous vaut la note succulente que voic : « Pour moi, la question de l’égalité des races, des peuples, ou des cultures, n’a de sens que s’il s’agit d’une égalité de droit, non d’une égalité de fait. et l’impôt ? Ils prouvent que la colonisation, je le répète, déshumanise l’homme même le plus civilisé ; que l’action coloniale, l’entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l’homme indigène et justifiée par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l’entreprend ; que le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-même en bête. Ce n’est pas davantage la société coloniale actuelle que nous voulons prolonger, la plus carne qui ait jamais pourri sous le soleil. La malédiction la plus commune en cette matière est d’être la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte. Après avoir annexé la science, le voilà qui revendique la morale. J’ai beaucoup parlé d’Hitler. »Enfin, pour une fois, c’est un excès d’égalitarisme qui est reproché à la pensée américaine - Otto Klineberg, professeur de Psychologie à l’université de Columbia, ayant affirmé : « C’est une erreur capitale de considérer les autres cultures comme inférieures à la nôtre, simplement parce qu’elles sont différentes. Il reste, bien sûr, quelques menus faits qui résistent.
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