Il envoie parallèlement des missions archéologiques en Espagne, Macédoine, Syrie, Algérie, Tunisie, Grèce ou encore en Asie Mineure. Pour l'historien André Encrevé, les raisons de la chute rapide de l'Empire sont bien à rechercher du côté de l'action politique de Napoléon III. Hormis la tentative de restauration d’un empire sous le règne de Charlemagne (771-814), l’Occident ne connaît qu’un pouvoir émietté, menacé par les invasions, la famine et les épidémies. Quant au chantier architectural le plus important et le plus emblématique du Second Empire, c'est celui de l'opéra Garnier dont le chantier commence en août 1861[86] et que l'Empereur ne verra jamais abouti. Conclusion d'un conflit de 30 mois avec le parti de l'Ordre (majorité parlementaire), il marque la victoire des bonapartistes autoritaires . Ainsi la loi du 17 juillet 1856 créait la société en commandite par actions, celle du 23 mai 1863 fonde une nouvelle forme de société anonyme nommée Société à responsabilité limitée, celle du 24 juillet 1867 libéralise les formalités de création de sociétés commerciales dont les sociétés anonymes. Atteint de la maladie de la pierre qui le faisait souffrir depuis de nombreuses années, Napoléon III meurt en exil en Angleterre en 1873 des suites d'une opération chirurgicale. Pour Lord Newton, « Si la carrière de Napoléon III s'était terminée en 1862, il aurait probablement laissé un grand nom dans l'Histoire et le souvenir de brillants succès »[38]. Au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, Napoléon III, ancien carbonaro, veut s'engager contre l'Autriche et mettre un terme à sa domination sur l'Italie, alors morcelée en divers duchés, principautés et royaumes, pour construire une Italie unie. De l'autre côté, le parti orléaniste était devenu mécontent parce que les industries autrefois protégées n'étaient pas satisfaites par la réforme du libre-échange. Enfin, l'État bonapartiste favorise le développement de la télégraphie électrique mais aussi les fusions et la création de grandes compagnies maritimes de navigation (les messageries maritimes, la compagnie générale transatlantique etc.) De cette façon, il souhaitait réconcilier les principes révolutionnaires de la suprématie du peuple avec la tradition historique, une chose que ni la Restauration ni la monarchie de Juillet ni la Deuxième République n'ont été à même de faire. Il entend à la fois disloquer la coalition antifrançaise héritière du congrès de Vienne (1815), et aider à remodeler la carte de l'Europe en fonction du « principe des nationalités » : chaque peuple doit pouvoir disposer de lui-même et le regroupement en États-nations est à favoriser. Le soutien que Napoléon III avait donné à la cause italienne avait provoqué les espoirs d'autres nations. Il confie au général Bazaine une mission de pacification mais les opérations s'enlisent face à la guérilla juariste tandis que Maximilien se montre incapable de gagner la confiance du peuple mexicain[153] et ne tarde pas à se rendre impopulaire. Néanmoins, en février 1867, l'AIT apporte un soutien financier à la grève victorieuse des ouvriers bronziers menée par la société de crédit mutuel et de solidarité des ouvriers du bronze, dirigée par Zéphirin Camélinat[115]. Le succès de celle-ci est quelque peu terni par la tentative d'assassinat de Berezowski sur le tsar Alexandre II de Russie, et par le tragique destin de l'Empereur Maximilien au Mexique. Il envisage également la partition de l'Algérie en deux, réservant une large façade maritime pour les colons qui devraient alors évacuer toute la partie méridionale des hauts-plateaux ainsi que les abords du Sahara[144]. La fin de cette guerre permet au gouvernement américain d'appliquer la doctrine Monroe et d'apporter un soutien plus direct aux troupes de Benito Juárez[154], renversant la dynamique militaire jusque-là favorable aux Français[155]. Même si le mécanisme gouvernemental était quasiment le même sous le Second Empire que sous le Premier Empire, ses principes fondateurs étaient différents. Le suffrage universel, l'organisation des nations (de la Roumanie, de l'Italie et de l'Allemagne) et la liberté de commerce relèvent pour lui de la Révolution. À partir de 1862, sa politique sociale se montre plus audacieuse et novatrice que durant la décennie écoulée[106]. Il desserre ainsi progressivement la censure, libéralise le droit de réunion et les débats parlementaires. Retrouvez la leçon et de nombreuses autres ressources sur la page Constantin et la christianisation de l’Empire romain (IVᵉ siècle apr. En septembre 1867, lors du congrès de Lausanne, sous l'influence des partisans de Marx venus en nombre[116] et des « éléments radicaux » de plus en plus nombreux[115], l'AIT proclame que « l'émancipation sociale des travailleurs devait s'accompagner d'une émancipation politique »[116] et ce « en complète rupture avec l'esprit du mutuellisme proudhonien et avec le manifeste des soixante »[117], même si la ligne des partisans de Proudhon s'impose finalement de justesse[117]. Lors du remaniement, Eugène Rouher devient l'homme fort du gouvernement, une sorte de « vice-empereur ». Le Second Empire est un césarisme démocratique : « l’appel au peuple » auquel a recours Napoléon III vise à légitimer la politique menée, mais le système de la candidature officielle, l’absence de liberté de la presse et la répression des opposants au régime interdisent tout pluralisme. Les électeurs y avaient désapprouvé le coup d'État lors du plébiscite de décembre 1851. Les Châtiments de Victor Hugo, l'électeur libre de Jules Ferry, Le Réveil de Charles Delescluzes, La Lanterne d'Henri Rochefort, la souscription au monument à Baudin, le député tué dans les barricades en 1851, suivis par le discours de Léon Gambetta contre l'Empire à l'occasion du procès de Charles Delescluze démontrent rapidement que le parti républicain n'était pas conciliable. Le christianisme devient la religion officielle de l’empire en 380 par l’édit de Thessalonique à l’initiative de Théodose. En fin de compte, l'Empire colonial français dont la superficie était inférieure à 300 000 km2 en 1851 verra celle-ci dépasser 1 000 000 km2 en 1870[148]. En 1862, il fait ouvrir le musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye et fait ériger une statue de Vercingétorix au mont Auxois[102]. Spécialiste du premier et du second Empire, président de l'Institut Napoléon, Jacques-Olivier Boudon, professeur à l'université de Rouen, comble cette lacune par une remarquable étude, fouillée mais claire, rédigée avec élégance et d'une lecture Les élections sont suivies d'un important remaniement ministériel. Il n'ose pas contrarier l'opinion majoritaire pro-guerre, exprimée au sein du gouvernement et au parlement, y compris chez les républicains[180] (malgré les avertissements lucides de Thiers et de Gambetta), décidée à en découdre avec la Prusse. Il s'agit pour Napoléon III de donner aux grands corps de l'État une participation plus directe à la politique générale du gouvernement[35]. La guerre de Crimée représente paradoxalement en premier lieu une victoire diplomatique car l'alliance avec l'Angleterre brise celle conçue autrefois entre cette dernière, l'Autriche et la Russie contre Napoléon Ier. Il rend obligatoire dans les programmes scolaires du primaire l'enseignement de l'histoire et de la géographie, restitue la philosophie dans le secondaire et y introduit l'étude de l'histoire contemporaine, les langues vivantes, le dessin, la gymnastique et la musique[126]. Le 5 juin 1862, le traité de Saïgon accorde à la France trois provinces de la Cochinchine tandis que l'année suivante le roi Norodom Ier signe un accord avec la France établissant un protectorat français sur le Cambodge afin de le préserver des ambitions territoriales de l'Annam et du Siam[150]. Duruy crée des écoles secondaires pour les jeunes filles, alors que jusqu'à ce moment là, l'éducation féminin était régie par l'Eglise ; il s'emploie également pendant plusieurs années à modifier la politique scolaire instaurée par l'Eglise, soutenu dans ses actions par Napoléon III. Mais à l'exception de quelques personnalités, la cour impériale avait été favorable à la sécession[156],[157], le Sud étant d'ailleurs reconnu comme État belligérant d'autant plus que pour Napoléon III, la sécession du Sud correspondait au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le précédent d'un président devenu empereur ainsi rendra impensable, jusqu'en 1962, toute élection du chef de l'État au suffrage universel direct, François Mitterrand comparant avec virulence le général de Gaulle à Napoléon III afin d'instruire le procès des institutions de la Ve République[201]. La colonie est d'abord négligée dans les premières années du règne et laissée sous le contrôle de l'armée. L'instruction publique était strictement supervisée, l'enseignement de la philosophie et de l'histoire fut supprimé au lycée et les pouvoirs disciplinaires de l'administration furent augmentés. Ces provinces seront finalement restituées au Cambodge en 1907. L'année suivante, ce sont Menton et Roquebrune, deux villes libres placées sous la protection de la maison de Savoie et également consultées lors du plébiscite d'avril 1860, qui rejoignent le département français des Alpes-Maritimes après dédommagement du Prince Charles III de Monaco. Si par leur vote, les campagnes et les villes inférieures à 40 000 habitants ont soutenu les candidats officiels, les suffrages des grandes villes sont allés majoritairement à l'opposition[41]. En fait, alors que la monarchie et la république ont clairement leurs partisans, le succès du bonapartisme apparaît d'abord comme une sorte d’identification de l'électorat à un homme qui se réclame à la fois de 1789 et de la gloire de son oncle avant de devenir une idéologie et une pratique qui emprunte des éléments à la fois à la droite monarchiste et cléricale qu'à la gauche républicaine et démocrate-socialiste. Révisez en Première : Cours La difficile entrée dans l'âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire avec Kartable ️ Programmes officiels de l'Éducation nationale Les spectacles en ville se développent notamment l'opéra-bouffe, un genre dans lequel triomphe le compositeur Jacques Offenbach, mais aussi les pièces de théâtre comme celles d'Eugène Labiche qui remportent un franc succès. Afin officiellement de protéger les intérêts économiques français au Mexique, Napoléon III, profitant de la guerre de Sécession qui déchire l'Amérique s’allie le 31 décembre 1861 avec le Royaume-Uni et l’Espagne pour lancer une expédition militaire. Face aux candidats officiels, soutenus par les services du ministre de l'Intérieur, l'opposition est morcelée, y compris au sein de chacune de ses formations politiques, qu'elle soit légitimiste, orléaniste ou républicaine. Toutefois, le même Émile Zola démontra comment le même homme pouvait être regardé différemment en fonction du camp idéologique où l'on se situait, des revirements idéologiques ou des métamorphoses de l'âge[195], en écrivant que « Le Napoléon III des Châtiments, c'est un croquemitaine sorti tout botté et tout éperonné de l'imagination de Victor Hugo. C'est en vain qu'après la révolution parlementaire du 2 janvier 1870, le comte Daru ressuscite, par l'intermédiaire de Lord Clarendon, le plan du comte Beust de désarmement après la bataille de Sadowa (Königgratz). Alors que la presse s'en prend à la lascivité des danses modernes, le parquet de la Seine poursuit en justice les écrivains Baudelaire, Eugène Sue et Flaubert pour leurs œuvres contraires « à la morale publique et religieuse » (1856-1857)[Note 1] alors que Renan est destitué de sa chaire au Collège de France. Tenant ses pouvoirs du suffrage universel masculin et ayant fréquemment, depuis sa prison ou en exil, reproché aux précédents gouvernements oligarchiques d'avoir négligé les questions sociales, il résolut de les traiter en organisant un système de gouvernement basé sur les principes des « idées napoléoniennes », c'est-à-dire celles de l'Empereur — l'élu du peuple, représentatif du peuple, de la démocratie — et de lui-même, le représentant du grand Napoléon Ier, héros de la Révolution française, et donc gardien de l'héritage révolutionnaire. Les opposants aux travaux ont également dénoncé les grands boulevards (très larges et droits) permettant de mieux contrecarrer les éventuelles révoltes en empêchant la formation de barricades. L'évacuation du territoire pontifical s'effectue bien le 19 août mais trop tard pour permettre aux Italiens d'intervenir aux côtés de l'armée impériale[182]. Ainsi, au nom du principe de souveraineté des nations, l'Allemagne avait été réunie sous la coupe d'une dynastie de tradition militariste, agressive et ennemie de la France. L'historien Maurice Agulhon note que « l’histoire économique et culturelle » du Second Empire se caractérise par « une période prospère et brillante »[51]. En mai 1862, il fonde la Société du prince impérial, destinée à prêter de l'argent aux ouvriers et à aider les familles temporairement dans le besoin. Lors de sa seconde visite en Algérie au printemps 1865, Napoléon III expose son intention de créer un royaume arabe qui serait uni à la France sur le modèle d'une « union personnelle » comme l’Autriche et la Hongrie et comme le sera sous peu la Grande-Bretagne et le Canada[143]. L'opinion publique allemande est d'autant plus scandalisée que la dynastie des Luxembourg avait donné quatre empereurs au Saint-Empire romain germanique. Enfin, une autre vague de critiques porte sur le coût culturel de ces travaux (comme la destruction de nombreux vestiges du passé, notamment sur l'île de la Cité[88]). Le christianisme représentait une menace sérieuse pour les Romains traditionnels. Il leur est inimaginable de laisser le grand-duché à la France. Il était supposé qu'un succès diplomatique puisse faire oublier la liberté en faveur de la gloire. « L'économie française sous le Second Empire », page 524 (post-face à, Loi sur l'extension des limites de Paris (du 16 juin 1859), dans le. Le comte Walewski, ministre français des Affaires étrangères, donne une soudaine et inattendue extension aux propos des délibérations du traité en invitant les plénipotentiaires à considérer les questions de la Grèce, de Rome, de Naples et des différents États italiens. Enfin, l'Italie exige pour sa participation l'évacuation de Rome mais l'hostilité de l'Impératrice catholique s'y oppose, du moins dans un premier temps. Sur ses deniers personnels, il finance plus de 8 millions de francs en recherches archéologiques, études expérimentales et travaux cartographiques et fait réaliser des fouilles à Alise-Sainte-Reine, identifiée comme étant le site d'Alésia qu'il visite en 1861 avant celui de Gergovie[103], ainsi qu'à Bibracte[104]. Napoléon III raidit donc son attitude envers l'Eglise, qui de son côté appelle, au sein même du gouvernement, à voter pour des candidats catholiques. Si au début, Napoléon III n'a aucun programme pour les colonies qu'il considère comme des fardeaux[139], l’idéologie des saint-simoniens va toutefois ostensiblement influencer les grandes lignes politiques de la colonisation sous le Second Empire, époque sous laquelle la surface des possessions françaises est finalement triplée. Le seul pouvoir réel dont les membres du Corps législatif disposaient était de rejeter les propositions de lois et les prévisions budgétaires[23]. Au nom du libre-échangisme dont il est un ardent partisan et en dépit d'une forte opposition, Napoléon III autorise les colonies à pouvoir librement commercer avec les pays étrangers dans des conditions douanières similaires à celle de la métropole[141]. En 1867, en échange de la reconnaissance par le Siam du protectorat français, la France s'engage à ne pas annexer le Cambodge à la Cochinchine et accepte de reconnaître la mainmise siamoise sur les provinces de Battambang et d'Angkor[151]. Thiers et Jules Favre, en tant que représentants de l'opposition, dénoncent les erreurs de 1866. Le clergé a longtemps considéré l'Empire comme un rempart contre la révolution. Tokugawa subit des pressions intérieures et extérieures, de la part tant des partisans du rejet des étrangers qui vont se rapprocher progressivement de l’autorité impériale et pencheront pour la restitution du pouvoir à l'empereur, que des puissances étrangères qui forcent l’ouverture au commerce extérieur et hormis l’Empire français, favorisent la montée en puissance de l’empereur japonais. En 1862, dans cette perspective, il expose sa vision, teintée de paternalisme, du développement de l'Algérie basé sur « l'égalité parfaite entre indigènes et Européens ». Mais quand la concession, même limitée, a été faite pour la liberté d'une nation, elle pouvait difficilement être refusée pour les non moins légitimes aspirations des autres.