Elle met en cause la question démocratique. Il en devient le compagnon en 1935 alors qu'il ne reste à la jeune femme, atteinte de tuberculose, que trois années à vivre. Il entre au séminaire à l'âge de vingt ans, puis suit une formation d'archiviste à l'École des Chartes, accompagnée d'une initiation à la philosophie et à la psychanalyse. Il n'aime ni les longues descriptions,ni les portraits, ni surtout ce que l'ancienne rhétorique nommait l'amplification. Cette nouvelle muséologie consiste à privilégier ce que Bataille appelle « la valeur d'usage », contre « l'art pour l'art » et « la valeur d'échange » ; c'est ainsi qu'il conçoit le musée comme un lieu où l'humanité se déshabille (comme le bordel) : « Un musée est comme le poumon d'une grande ville : la foule afflue chaque dimanche dans le musée comme le sang [...] Le musée est le miroir colossal dans lequel l'homme se contemple enfin sous toutes les faces »[86]. Ce souvenir me paraît le plus terrible de tous, « son affaire en ce monde était d'écrire, en particulier d'élaborer une philosophie paradoxale, « il est probable même qu'en père de famille attaché au sort des siens, il leur enjoignit de partir (ils partirent à Riom-ès-Montagnes), « Elle avait cessé de donner la vie ; elle s'étend comme un cadavre, « Je ne sais plus ce qu'il m'arrivera à travers la tête car il y a déjà longtemps que ma pauvre tête porte je ne sais quoi qui la promet à toutes les aventures, « on aurait tort de croire, si vive qu'en ait été la révélation, que le rire remplaça sans délai la révélation qu'il eut en 1914, « Un petit animal de cette race me semble propre à mettre le feu dans un lit de façon plus ravageante que n'importe quelle créature, « Les difficultés que rencontra Nietzsche - lâchant Dieu et lâchant le bien, toutefois brûlant de l'ardeur de ceux qui pour le bien ou Dieu se firent tuer - je les rencontrai à mon tour, « L'année 1924 voit la fondation officielle du groupe surréaliste. 7- L'inexorable cruauté de la nature contre l'image avilissante du dieu bon. Comme la mystique, la débauche le met à nu[323]. « Je ne suis pas un philosophe mais un saint, peut-être un fou », cet énoncé capital montre qu'à la différence de Heidegger, Bataille est parti du rire et non de l'angoisse (moment souverain mais se fuyant lui-même[327]). Entré au séminaire à l'âge de vingt ans, Georges Bataille admet rapidement la faillite de sa vocation religieuse. Selon Michel Surya, ce livre « fait à peu près toute la lumière possible sur Acéphale », mais « pour décisifs que soient les faits établis par celui-ci, ils ne modifient pas sensiblement l'interprétation que j'en avais proposé. Le torero meurt, il a à peine vingt ans. Car, lui, le non-philosophe, semble faire le tour de ce qui lui paraît impossible dans la philosophie sartrienne : la lourdeur du faux savoir et l'embarras prétentieux du concept[303]. Métraux observe chez son ami une forme de « conversion », un éloignement de toute piété[34]. À cela Bataille répond dans un appendice intitulé « Défense de L’Expérience intérieure » qu'il publie dans son livre suivant intitulé Sur Nietzsche (1945)[402]. L'attente est attente de la mort, ou attente de la fin de la guerre. mais la question, le sens demeuré caché du rire, fut dès lors à mes yeux la question clé (liée au rire heureux, intime, dont je vis sur le coup que j’étais possédé), l’énigme qu’à tout prix je résoudrai (qui, résolue, d’elle-même résoudrait tout)[27]. Plus tard, dans Histoire de l'œil, il consacre un chapitre à cet épisode sanglant intitulé : L'œil de Granero[32]. Ce que commente ainsi Michel Surya : « son érudition - remarquable - dissimule mal ce qu'a ce livre de contraint et, à la fin, d'empêché », parlant d'« un livre trop caricaturalement récapitulatif pour être tenu davantage qu'un assortiment d'images (au demeurant, magnifiques) »[293]. Citons les photos d’Éli Lotar prises à La Villette pour l’article « Abattoir »[94], les illustrations des sacrifices aztèques, un horrible tableau d'Antoine Caron qui représente, entre autres, un homme fouillant les entrailles de sa victime[95]. Sa sortie en volume en 1908 est suivie la même année par la parution des Illusions du progrès. Il n'est pas certain que l'amitié avec Blanchot ait été très avouable, au moins à cette époque ; comme le remarque Mathieu Bietlot, « parmi le choix de lettres publiées par Michel Surya expédiées par Bataille à la plupart de ses amis [...] aucune lettre destinée à Blanchot[213]. Edwarda se révèle pour ce qu'elle est : Dieu[324]. Bataille est cependant très las, mais malgré son état de santé, il se lance pendant un an dans l'élaboration d'un projet que lui propose Maurice Girodias : la création d'une revue sur l'érotisme. Successivement économe de collège, employé à la maison centrale de Melun puis receveur buraliste, il a quarante-deux ans à la naissance de son deuxième fils : Georges. Autant donc le dire dès maintenant : Acéphale est le nom de deux choses [...]. » La solitude de Bataille entre 1949 et 1951 est celle d'un homme contraint de reprendre un emploi à regret, dans une ville qu'il n'aimait pas. Ils diffèrent cependant dans l'appréciation historique qui doit être portée sur l'attitude antisémite de Sorel. La première conférence du Collège de sociologie intitulée : « La sociologie sacrée et les rapports entre “société”, “organisme” et “être”, se tint le 20 novembre 1937, dans l'arrière-boutique d'une librairie (les Galeries du livre) au 15 rue Gay-Lussac. Il devait figurer dans une tétralogie comprenant Ma Mère, Divinus Deus (jamais écrit entièrement, inséré dans le récit de Madame Edwarda), et Charlotte d'Ingerville dont seules trois pages ont été rédigées[373]. Lascaux ou la naissance de l'art et Manet en 1955, L'Érotisme en 1957 et Les Larmes d'Éros en 1961. L'ombre de Bataille, qui plane sur la revue et que Breton ne peut cette fois exclure, représente pour Michel Surya le triomphe de Bataille[113]. Longtemps avant Acéphale, Bataille avait souhaité fonder d'autres sociétés secrètes. Sans être réellement accusatoires, les propos de l'entourage de Bataille sèment le trouble, notamment ceux que rapporte Jean Piel sur sa rencontre avec Bataille en 1941, ou encore la déclaration à double sens de Klossowski tirée d'un entretien avec Jean-Maurice Monnoyer « Pathologiquement engagé comme le fut Sade, la révolution ne l'intéressait qu'à travers le jeu des passions[343] ». Toutefois Bataille reconnaît finalement que « Nietzsche a confondu [...] “morale des maîtres” et “morale de l'homme entier” [...] il a préjugé des attitudes qui conviendraient dans sa position, les rapportant systématiquement à celles du maître, qui n'est comme l'esclave qu'un fragment de l'homme, un commandement militaire[335] ». Union de lutte des intellectuels révolutionnaires est signé à la fois par Bataille et André Breton[note 10], avant la rupture entre les deux hommes. « On affirme sous une grande quantité d’angles que certaines fonctions de la conscience, certaines activités contradictoires peuvent être réunies et tenues par le même individu sans nuire à la vérité pratique et saine que les collectivités humaines s’efforcent d’atteindre. En s'enfonçant dans la maladie, l'écrivain connaît des moments à la limite de la folie. Bataille a-t-il voulu se présenter en « fondateur d'une religion » ou en « chaman » comme le prétend Caillois? Bataille les définit ainsi : ils offrent « le saut dans la mort », mais quiconque ne le fait pas est assimilable à un bourgeois. 2 lettres autographes signées 5 In-8 janvier - avril 1929 En-têtes de la Bibliothèque Nationale. L'aspect obsessionnel de ses écrits inquiète le docteur Camille Dausse[note 4], qui suggère à l'écrivain une psychanalyse auprès du docteur Adrien Borel, psychiatre qui a fondé la Société psychanalytique de Paris et qui reçoit de nombreux artistes parmi lesquels Raymond Queneau, Colette Peignot, Michel Leiris. Il écrit beaucoup pour Critique. [...] Comment coexister dans la même organisation révolutionnaire [...] quand on entend par « révolution » deux choses différentes, « le monde libéral où nous vivons encore ici est déjà un monde de vieillards aux dents qui tombent et d'apparences, « rien n'est plus possible qu'à la condition de se lancer à corps perdu dans la bagarre, « Un Nazi peut aimer le Reich jusqu'au délire. Dans le numéro 3 de La Révolution surréaliste, en 1925, Leiris avait commencé un glossaire: « Glossaire j'y serre mes gloses »[89]. L'essentiel de son travail consiste à remanier, augmenter et rassembler certains textes en une somme cohérente pour donner suite à deux grands projets : d'une part prolonger La Part maudite, avec L'Histoire de l'érotisme (1950-1951, première version de L'Érotisme) et La Souveraineté (1953-1954), dont ne parurent que quelques chapitres donnés à des revues ; et d'autre part réunir ses grands essais « philosophiques » écrits pendant la guerre. Toujours est-il que Caillois et Leiris absents, il parla pour lui-même à la première personne, pour, dit-il « introduire dans les perspectives un maximum de désordre » [188]. » , [note 51]. Masson, Leiris, Fraenkel ont une influence considérable sur le futur philosophe, même si Bataille ne se considérait pas comme philosophe et sur sa prise de conscience politique, jusque-là très limitée. [...] Acéphale est le nom de deux projets distincts, si distincts qu'il n'est pas vrai que ce furent les mêmes qui participèrent aux deux activités. La société secrète Acéphale se distingue de la revue homonyme. Nous sommes alors au cœur du livre avec LE SCANDALE D’OLYMPIA que Bataille considère comme le chef-d’œuvre de Manet et comme le tableau qui excita le plus le rire du public parce que ce dernier comprit sans comprendre qu’un rideau se levait sur un monde neuf où l’art devenait la valeur suprême. Minotaure ne lui appartient pas, la revue n'appartient pas non plus très vite ni à Skira, ni à son associé Tériade, qui cherchaient surtout à développer une revue d'art luxueuse. Sylvia Bataille et son compagnon (futur mari) Jacques Lacan[note 26], pour lesquels Bataille a réservé à quelques pas de chez lui, une grande maison sur la place de la basilique, devaient les y rejoindre, ce qui ne se fit pas. Michel Fardoulis-Lagrange, rencontré deux ans plus tôt et recherché par la police pour présomption de propagande communiste, les rejoint dans leur maison. Entièrement écrit par Bataille, ce dernier numéro à paraître en 1939[146] fut préparé, mais finalement ne fut pas publié. En 1925, Bataille écrit des récits historiques : L'Ordre de la chevalerie, qu'il propose à la Société des anciens textes français qui le refuse, ainsi que Bérinus un récit en prose se déroulant au XIVe siècle, refusé également par la Société. Dans une lettre à Georges Lambrichs, Bataille se défend « [...] à juste titre d'avoir traité des problèmes de la résistance, et d'avoir fait l'apologie de la délation ; il se défend enfin d'avoir connu l'existence d'un abbé qui eût pu servir de modèle à Robert C.[381]. « Le divorce des deux hommes, et, pour finir, la solitude où se trouve Bataille dénoncé par l'un (Leiris) et abandonné par l'autre (Caillois) trouve selon toute vraisemblance - considérable beaucoup plus qu'il n'y paraît - son origine dans cette différence d'appréciation »[187]. Non seulement autour de Breton, mais un peu partout ailleurs, on cherchait à rassembler en vue d'un travail nouveau et efficace. En 1973, la deuxième traduction de L'Érotisme par Tatsuhiko Shibusawa, grand spécialiste de l'érotisme et de Sade, « devait contribuer beaucoup à la renommée de Bataille au Japon[420]. Une sorte d'estime mutuelle a remplacé l'agressivité, sans qu'il y ait réelle amitié entre les deux hommes. ‎ ‎Gallimard, Collection blanche; 1992. Il passe tout de même une année scolaire, d'octobre 1917 à août 1918 au séminaire de Saint-Flour, qu'il quitte à la fin de la guerre pour entrer à Paris à l'École nationale des chartes où il est admis en novembre 1918. Vomissure mystique, « Tout se passe en somme comme si l'on s'inspirait de l'exemple de Georges Bataille pour mieux se passer de lui. », « S'il fallait en définitive donner une date à un relatif désintérêt de Bataille pour la politique, ce serait 1953, soit dix-sept ans plus tard qu'on ne le fait généralement[358]. Il est probable que Bataille s'est surtout chargé de la mise en français, sa connaissance du russe étant très rudimentaire[36]. Dès l'introduction, il s'identifie à Manet en brossant de lui un portrait « d'homme élégant » : « Je me figure Manet, au dedans, rongé par une fièvre créatrice qui exigeait la poésie, au-dehors railleur et superficiel. » Bataille, en tant que penseur, s'inscrit dans un espace à cinq pôles. Il l'aime jusqu'à ce que son amour se transforme en haine quand commencent à se manifester les premiers signes de folie, que Georges constate vers 1911, à l'âge de quatorze ans, et qui se développent pendant que Martial part sur le front. D’autres encore attaquent violemment L’Expérience intérieure, comme le très chrétien Gabriel Marcel : « L'Expérience intérieure est l'occasion d'un significatif ralliement défensif : les surréalistes, les chrétiens et, on le verra, les existentialistes, feront en la circonstance front commun[191] ». Posséder serait égal à perdre, accumuler égal à ruiner. La seule citation connue de Lénine sur Sorel – « Sorel, ce brouillon notoire ! Le titre lui-même de la revue revient tantôt à Georges Bataille et/ou André Masson, ou bien à Roger Vitrac (qui faisait aussi partie de Documents), comme le pense Jean Starobinski[108]. Y participent : Jean Arp, Hans Bellmer, Victor Brauner, Salvador Dalí, Paul Delvaux, Óscar Domínguez, Max Ernst, Alberto Giacometti, René Magritte, Joan Miró, Wolfgang Paalen, Roland Penrose, Man Ray, Remedios Varo Uranga, Kurt Seligmann, Yves Tanguy[118]. Il est édité par Guy Lévis Mano. Son importance se mesure à la capacité qu'il a eu de penser d'une manière neuve : « en traversant un certain nombre de domaines, et en les ouvrant les uns par les autres au-delà de leurs limites[301]. Georges étudie au lycée de Reims jusqu'en classe de première, il poursuit ensuite au collège d'Épernay où il est pensionnaire à sa demande, il y obtient son premier baccalauréat en 1914[12]. « Le Manet [de Bataille], m'a paru très singulier à cause de l'insistance mise par Bataille sur ce qu'il appelle l'indifférence de Manet, “l'indifférence suprême”, celle qui n'est même pas consciente de faire scandale. Elle n'a duré qu'une année, le collège deux années, la revue Acéphale deux ans. Singulier, peut-être plus encore, par son désir d'être violent… en écrits, croyant que pour être terrible, il suffit de le paraître, il reste original entre tous par son Wagnérisme socialiste, son horreur de la clarté, de la logique, du bon sens et de la précision. Dès 1926, il devient le philosophe débauché qui écrit à la première page de l'Histoire de l'œil : « J'ai été élevé très seul et aussi loin que je me rappelle, j'étais angoissé par tout ce qui est sexuel[52] ». Mais, de son silence, son entourage déduit une « fascination » pour le fascisme, avec un glissement d'interprétation que Surya qualifie de « demi-savoir[341]. », Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, « Les débuts du marxisme théorique en France et en Italie (1880-1897) », partiellement accessibles sur Google Livres, Association internationale des travailleurs, Association libre des syndicats allemands, Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire, Confédération nationale du travail - Association internationale des travailleurs, Liste des dirigeants des principaux syndicats, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Georges_Sorel&oldid=177587230, Ingénieur du corps des ponts et chaussées, Enseignant à l'École supérieure de journalisme de Paris, Article contenant un appel à traduction en italien, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des bases relatives à la recherche, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, Portail:Biographie/Articles liés/Culture et arts, Portail:Biographie/Articles liés/Sciences, Portail:Biographie/Articles liés/Politique, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. par Hiroshi Yoshida[note 59]. Aux États-Unis, après la traduction de Histoire de l'œil par Joachim Neugroschel en 1977, l'hommage des intellectuels de langue anglaise n'a pas été immédiat, malgré les deux essais de Susan Sontag sur le thème The Pornographic imagination, et d'un autre de Roland Barthes : The Metaphor of the eye publié par Marion Boyars Publishers à Londres[431]. Pouvait-on admettre au, « ... l'élégance sobre, l'élégance dépouillée de Manet atteignit vite la rectitude, non seulement dans l'indifférence, mais dans la sûreté “active” avec laquelle elle sut exprimer l'indifférence, « Manet a mis l'image de l'homme au niveau de celle de la rose ou de la brioche, « on sent néanmoins que quelque chose, déjà, gêne Bataille chez Genet. « Ce pseudonyme lui fut suggéré par Souvarine. C'est aussi aux positions politiques de Bataille que Blanchot le maurrassien se ralliera. « Mais il demeure que toute l'attitude de Bataille pendant la période considérée ne se comprend qu'à admettre qu'il n'a jamais cédé sur ce qui lui paraissait la différence irréductible entre le communisme et le nazisme, sur le fait que le premier ait eu sa source dans un soulèvement révolutionnaire authentique et avait été porteur d'un espoir dont la signification devait continuer d'être interrogée par-delà les horreurs de l'ère stalinienne. J'écris en 1934 ce livre sur Le Fascisme en France avec la conscience que le monde libéral où nous vivons encore ici est déjà un monde de vieillards aux dents qui tombent et d'apparences[337]. Certains numéros ne sont pas dénués d'humour comme le numéro 8, de juin 1936, où Dali traite à sa manière des préraphaélites anglais est un monument de « surréalisme spectral de l'éternel féminin préraphaélite ». Manuel, Pierre Minne, Marc Patin, André Poujet, Jean Renaudière, Boris Ryba, Gérard de Sède, Jean Simonpoli[192]. Le pseudonyme de Pierre Angélique renvoie Angèle de Foligno, auteur du Livre des visions et instructions. Haine de la poésie (L'Impossible) et L'Abbé C. sont les deux premiers récits de Bataille à paraître sous son nom[382]. Georges Bataille, « Constitution du “journal intérieur” », 9 février 1937, « Le dernier encyclopédiste : Roger Caillois », propos recueillis par, Marcel Moré, « “Georges Bataille” et la mort de Laure », dans, Roger Caillois "Pour un collège de sociologie, p 34, cité par Surya p.632. Bataille donne aussi des lectures partielles de L'Expérience intérieure qu'il est en train d'écrire. Courant de maison close en maison close, il mène une vie dissolue de débauché et buveur. Il est douteux que la première qu'on lui connaît ne le fût pas aussi. En d'autres termes, prendre conscience du sens décisif d'un instant où la croissance (l'acquisition de quelque chose) se résoudra en dépense, est exactement la conscience de soi, c'est-à-dire une conscience qui n'a plus rien pour objet. [...] Comment coexister dans la même organisation révolutionnaire [...] quand on entend par « révolution » deux choses différentes[129]. Souvarine y verra plus tard le signe infamant, sinon d'une collusion avec l'occupant, du moins l'accord de son auteur avec cette occupation[190]. Alors que, selon Jean Variot, dans des Propos posthumes publiés treize ans après sa mort, et donc invérifiables, il aurait placé quelques espoirs en Mussolini. Georges bataille de Bataille Georges et d'autres livres, articles d'art et de collection similaires disponibles sur AbeBooks.fr. C'est ainsi qu'il rassemble L'Expérience intérieure, Le Coupable, Méthode de méditation et Sur Nietzsche sous le titre La Somme athéologique[230]. Histoire de l'œil a fait l'objet de nombreuses études, notamment celle de Roland Barthes intitulée « La métaphore de l'œil », parue en 1963 dans le numéro hommage de Critique qui propose d'étudier l'œil comme un objet[361]. La revue est conçue au départ comme une revue scientifique, revue d'art, d'histoire de l'art, et d'ethnographie, dont Carl Einstein est le coordonnateur, donnant à l'ethnographie une place prépondérante qui justifie un des sous-titres de la revue[74] : « Doctrine, archéologie, beaux-arts, ethnographie[75]. Bataille ne sera jamais pacifiste. Bataille n'en publie que la première moitié en novembre en 1933[129]. Le nom d'une revue : nous la connaissons tout entière ; il n'y a pas là de possibles difficultés. D'ailleurs, ma philosophie ne pourrait en aucune mesure s'exprimer dans une forme qui ne soit pas sensible ; il n'en resterait absolument rien. » En décembre 1952 il a donné à Orléans une conférence sur Lascaux[250],[note 39]. En effet, Bataille admire beaucoup Blanchot et subit même une certaine influence de sa part (dont témoigne L'Expérience intérieure, avec notamment l'idée que l'autorité s'expie). Je balbutiai doucement : — Pourquoi fais-tu cela ? Lors d'un entretien que Bataille donne le 17 juillet 1947 au Figaro littéraire, qui fait suite au prix de la meilleure revue décerné à Critique par les journalistes, la notion d'engagement politique est écartée a priori[220]. » Et que Raymond Queneau consigne ainsi dans son journal : « Très sceptique Bataille. La chronologie établie par Marina Galletti dans le volume de la Pléiade (Romans et récits), qui ne donne pas les mêmes informations que Surya, résume ainsi la fin de Bataille : « tombé dans le coma, chez lui rue Saint-Sulpice, dans la nuit du 7 au 8, il meurt au sein de l'hôpital Laennec de Paris le 9 juillet 1962[298]. [...] On pourra leur ajouter les noms d'André Stil [...], de Pierre Dumayet. Le monde qui naîtra demain sera le monde annoncé par Nietzsche, le monde qui liquidera toute la servitude morale. 11- La joie devant la mort contre toute immortalité. Le mot était, depuis Apollinaire, trouvé. Le no 2 (21 janvier 1937) porte le titre Nietzsche et les fascistes (en couverture), ou Réparation à Nietzsche (sur la page du sommaire). En ce qui concerne les membres de la société secrète, Michel Surya tente de distinguer ceux qui y participèrent effectivement, et ceux qui en rapportèrent les faits. » Sa pensée est exposée dans une langue généralement claire, relativement classique, dépourvue de pesanteur, et excluant les concepts de l'habituel jargon philosophique, ce qui l'oppose à Sartre. Pas “l'art moderne”, mais tout simplement le grand art[258]. Qu'y a-t-il de commun entre nous? Le 14 avril 1910, il publie dans l’Action française un article consacré au Mystère de la charité de Jeanne d'Arc de Charles Péguy, dont il est le collaborateur aux Cahiers de la Quinzaine. Il y développe l'idée que « la lenteur de l'esprit moderne est une des causes de l'heureuse incompréhension des préraphaélites ». Le bleu du ciel 14 critiques 31 citations. Partant de la dialectique hégélienne, il pose la question de la nature du savoir et de la connaissance directe (l’extase étant l’un des aspects), et de la connaissance indirecte, ce qui l’amène à insérer dans l’ouvrage un autre texte intitulé l’Extase où en vingt pages, il expose plusieurs expériences extatiques[321]. »[167]Chaque membre recevait un court billet résumant les moyens de s'y rendre. Dans le but d'élargir le mouvement, accroître ses membres et pallier les exclusions-défections[note 6] (Roger Vitrac, Antonin Artaud, Max Ernst, Joan Miró entre autres exclus), Breton convoque un symposium auquel Bataille est invité. [...] Soyons clairs : il n'y a jamais eu une « affaire Bataille » au sens où l'on a parlé d'une « affaire Heidegger » : Bataille n'a jamais collaboré de près ou de loin avec les nazis, jamais il n'a salué leur mouvement [...][126]. Il a fallu attendre l'édition Penguin Books en 1982 pour que Bataille cesse d'être un écrivain confidentiel[431]. Ce qui explique les témoignages opposés des deux frères sur le père : Martial n'a pas assisté aux dernières années de vie de son père. Dans l'introduction américaine de Réflexions sur la violence, Edward Shils rapporte les propos de Mussolini selon lesquels Sorel aurait été sa principale source d'inspiration[26]. Documents devient une revue de contre-culture dirigée contre le surréalisme. Ils sont presque tous jeunes, certains sont même adolescents[39]. Il va ensuite recréer cet événement en imagination, d'après les récits qu'on lui fait. 3- Une communauté élective distincte de la communauté de sang, de sol et d'intérêts. » On a fini par convaincre Bataille que ces scènes n'avaient pas pu avoir lieu à la cave comme il le raconte, puisque son père était paralysé, mais il reste sans doute possible que certains gestes du père aient pu paraître obscènes à l'enfant[10]. Il est temps d’abandonner le monde des civilisés et sa lumière. Les lectures-débats organisées par Bataille réunissent deux cercles d’assistants. De la rage surtout qu'il faut entendre aussi comme ce par quoi Bataille solde tout ce qu'il a pensé et entrepris politiquement, une rage dont la nature est telle que rien ne peut prétendre l'apaiser ni l'épuiser, une rage contre l'état des choses existant, une rage contre la vie elle-même [...] » Surya cite à ce propos un autre extrait de l'entretien de février 1961 : « Il est très clair que n'importe comment, quel que soit le genre de société que nous ayons, à la limite, cette rage se retrouvera toujours, parce que je ne crois pas qu'on puisse atteindre un état de choses tel qu'il permettrait de venir à bout de cette rage[3]. Rien n'en atteste. » Jean-Louis Cornille le rapproche de La Dame de pique, nouvelle fantastique de Pouchkine dans laquelle deux frères, dont l'un, religieux, se prénomme Robert, et dont la publication en français coïncide avec l'écriture de l'Abbé C[380].